Des peines avec sursis au lieu d’une colonie pénitentiaire et de travaux forcés. Dans la région de Stavropol, la Cour d’appel a modifié la peine du couple Gezik et de Viktor Zimovskiy

Le 1er mars 2023, le tribunal régional de Stavropol a commué la peine de 6 ans et 2 mois de prison prononcée contre Viktor Zimovskiy en une peine avec sursis. Il a été libéré du centre de détention.  Au lieu de 4 ans et 2 mois de travaux forcés, Anatoliy Gezik a été condamné à une peine avec sursis. La peine prononcée à l’encontre de son épouse, Irina Gezik, - 4 ans et 2 mois avec sursis - est restée inchangée.

Le tribunal de première instance a annoncé le verdict prononcé contre trois Témoins de Jéhovah de Georgievsk en novembre 2022. Ils ont été reconnus coupables d’avoir organisé et participé à des activités extrémistes pour avoir rencontré leurs coreligionnaires pour un culte commun et une lecture de la Bible. Lorsqu’ils ont fait appel du verdict, ils ont attiré l’attention du tribunal sur l’absence de preuve d’un crime réel dans leurs actions. Ainsi, Viktor Zimovskiy n’a été condamné que parce qu’il « donnait des conférences, lisait de la littérature religieuse, organisait des services religieux pour les adeptes de l’enseignement des Témoins de Jéhovah ». « Ces actions », comme indiqué dans l’appel, « sont garanties par la Constitution de la Fédération de Russie en tant que droits et libertés fondamentaux d’une personne qui lui appartiennent depuis sa naissance ».

En 2019, les domiciles du couple Gezik et de Viktor Zimovskiy ont été perquisitionnés, lorsque, selon des croyants, les forces de sécurité ont placé des clés USB au contenu inconnu. Au cours des recherches, Viktor Zimovskiy, qui est handicapé, est tombé malade. Néanmoins, lui et dix autres personnes ont été emmenés pour interrogatoire. L’enquêteur a arrêté Viktor après un deuxième interrogatoire en janvier 2020. Il a passé 2 mois dans un centre de détention, puis encore 1,5 mois en résidence surveillée. Après le verdict, Zimovskiy a de nouveau été placé dans le centre de détention, où il a passé trois mois et demi.

Selon Viktor Zimovskiy, pendant les poursuites pénales, il a été particulièrement difficile d’être séparé de ses enfants et de sa femme enceinte. Et les conditions difficiles de détention n’ont pas contribué à son optimisme. Cependant, comme le dit Viktor, les difficultés sont plus faciles à supporter, grâce au soutien d’amis : « J’étais calme... que ma famille avait tout ce dont elle avait besoin et qu’elle était entourée de soins.

Les tribunaux russes continuent d’ignorer la position de la Cour de justice de l’Union européenne qui, dans un arrêt daté du 7 juin 2022, a déclaré : « En déclarant [les Témoins de Jéhovah] pénalement responsables simplement pour avoir continué à servir religieusement, les autorités russes ont imposé une charge disproportionnée et injustifiable à l’exercice de leur liberté de religion et d’association » (§ 260).