Le verdict a été rendu pour le 66e Témoin de Jéhovah. Au Birobidjan, un tribunal a condamné Larisa Artamonova à une amende pour sa croyance en Dieu

Le 12 février 2021, le juge Vladimir Mikhalev du tribunal de district de Birobidzhan a déclaré Larisa Artamonova coupable en vertu de la partie 2, article 282.2 du Code pénal de la Fédération de Russie (participation à des activités extrémistes). Se référant à l’article 64 du Code pénal, le tribunal l’a condamnée à une amende de 10 000 roubles (135 dollars) avec paiement échelonné pendant 4 mois.

Dans la Région autonome juive, plusieurs croyants pacifiques ont déjà été condamnés pour avoir exercé leur droit constitutionnel à la liberté de religion. Parmi eux figurent Yevgeny Golik, Anastasia Sycheva et Artur Lokhvitsky, Igor Tsarev. Larisa Artamonova est devenue la 14e femme de l’ère moderne à être punie en vertu d’un article pénal pour avoir professé sa foi en Jéhovah. Le nombre total de personnes condamnées dans toute la Russie est de 64. (14 femmes et 51 hommes ; le plus jeune avait 23 ans, le plus âgé 74).

Dans sa petite enfance, Larisa Artamonova a subi un traumatisme psychologique à cause du meurtre de son père. Plus tard, elle a dû élever seule son fils, qui souffre d’une maladie rare, ainsi que surmonter ses propres problèmes de santé. Les poursuites pénales contre Larisa Artamonova ont commencé quelque temps après la tristement célèbre opération spéciale du FSB baptisée « Jour du Jugement dernier », impliquant 150 agents des forces de l’ordre.

Larisa, en tant que personne qui croit en Dieu et qui a le droit à la liberté de religion qui lui est garanti par la Constitution russe, a rencontré des coreligionnaires pour prier et discuter de la Bible. L’enquête qualifie ces réunions de « participation active à un événement religieux illégal dans le but de répandre la doctrine des Témoins de Jéhovah.

L’affaire contre Larisa Artamonova a été ouverte le 25 septembre 2019. En raison de son engagement de ne pas partir, son droit de se déplacer librement lui a été restreint pendant près d’un an et demi. L’enquête a été menée par l’agent de sécurité du FSB de Russie dans la région autonome juive. Les affaires contre au moins 12 croyants, dont Larisa Artamonova, ont été traitées par le même enquêteur, D. Yankin. L’enquête a duré environ 5 mois. Le 3 mars 2020, l’affaire a été soumise au tribunal de district de Birobidzhan de la région autonome juive. Les audiences ont duré près d’un an. Le 13 avril 2020, l’audience préliminaire dans l’affaire Larisa Artamonova a été reportée, et le 7 mai 2020, la procédure judiciaire a été suspendue pendant 5 mois et a repris le 22 octobre 2020. L’affaire pénale de Larisa Artamonova a été entendue par le même juge qui connaît des affaires contre Elena Reino-Chernyshova et Yulia Kaganovich. Au tribunal de district du Birobidjan, 14 affaires pénales contre des croyants sont à différents stades d’examen.

Des personnalités et des organisations russes et étrangères condamnent unanimement la persécution des Témoins de Jéhovah en Russie. Il s’agit notamment du médiateur russe des droits de l’homme, du Conseil présidentiel des droits de l’homme, du président russe, de personnalités publiques russes de premier plan, du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Le gouvernement russe a déclaré à plusieurs reprises que les décisions des tribunaux russes de liquider et d’interdire les organisations des Témoins de Jéhovah « n’évaluent pas la doctrine des Témoins de Jéhovah et ne contiennent pas de restrictions ou d’interdictions sur la pratique individuelle de la doctrine susmentionnée.