Les croyants de Sotchi, Kuzichkin et Popov, ont été condamnés à des peines d’emprisonnement mais ont été libérés parce qu’ils avaient, dans les faits, purgé leur peine

Le 18 décembre 2020, Yuriy Pilipenko, juge du tribunal du district de Khostinsky, a déclaré deux habitants de Sotchi coupables d’avoir organisé les activités d’une organisation extrémiste en raison de leur religion. Viatcheslav Popov a passé un an et deux mois dans le centre de détention provisoire, et Nikolaï Kouzitchkine a passé six mois et demi dans le centre de détention provisoire, plus huit mois en résidence surveillée.

Le temps que les croyants ont déjà passé en détention correspond à leurs peines : 1 an et 1 mois pour Kuzichkin et 1 an et 10 mois pour Popov. Viatcheslav Popov restera en détention provisoire jusqu’à l’entrée en vigueur de la sentence.

L’affaire criminelle de Sotchi a été révélée le 10 octobre 2019, lorsque des groupes d’agents des forces de l’ordre ont effectué des perquisitions dans 36 domiciles de Témoins de Jéhovah à Sotchi. Des forces spéciales armées ont enfoncé les portes, ont fait irruption par le balcon. Jeunes et moins jeunes ont été allongés face contre terre.

L’affaire a fait l’objet d’une enquête de 12 mois par le Comité d’enquête de la Fédération de Russie. Pendant tout ce temps, Kuzichkin et Popov sont restés en détention. L’état de santé de Nikolaï Kouzitchkine , 69 ans, accordeur de pianos en détention provisoire, s’est approché d’un état critique. L’absence de traitement pour des maladies potentiellement mortelles lui a fait perdre 24 kilos en seulement un mois et demi. En avril 2020, le tribunal régional de Krasnodar a décidé de libérer Kuzichkin du centre de détention provisoire assigné à résidence. La détention de Viatcheslav Popov a été prolongée 14 fois.

L’interdiction et la liquidation des personnes morales des Témoins de Jéhovah en 2017 se sont depuis longtemps transformées en une véritable persécution des croyants ordinaires, dont la plupart n’ont jamais été membres des personnes morales liquidées. Cette « collision » juridique, comme l’a dit le Commissaire aux droits de l’homme de la Fédération de Russie, paralyse la vie de centaines de personnes. Récemment, le nombre d’affaires criminelles a considérablement augmenté, avec des dizaines d’hommes et de femmes derrière les barreaux. Les croyants attendent la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), où ils ont déposé une plainte.