Photo : acte de vandalisme à motivation religieuse (Territoire de Krasnoïarsk, décembre 2019)
Qu’est-ce qui a précédé les dommages intentionnels à la propriété fondés sur la haine religieuse dans le village de Sukhobuzimskoe ?
Territoire de KrasnoïarskLe 29 décembre 2019, dans le village de Sukhobuzimskoye (territoire de Krasnoïarsk), la voiture d’un croyant a été fracassée avec une masse et une note menaçante a été laissée. Plus tôt, les forces de l’ordre avaient effectué 13 perquisitions auprès de croyants dans ce petit village. Toute perquisition jette une ombre sur la réputation d’une personne aux yeux des voisins, des employeurs et d’autres personnes.
Le 14 juin 2019, dans un village d’environ 4 000 habitants, les forces de sécurité ont envahi 13 maisons de croyants, dont la maison de Kirill Mikhaïline, avec des perquisitions et des interrogatoires. Une autre perquisition a eu lieu le même jour dans le village voisin de Minderla et quelques jours plus tard à l’adresse d’enregistrement de Mikhaïline à Krasnoïarsk. Les perquisitions et les interrogatoires ont été menés par l’enquêteur Denis Lougovoï, qui avait auparavant été détaché auprès du département du Comité d’enquête de Krasnoïarsk. Il a également enquêté sur les poursuites pénales engagées en juillet 2018 contre Andreï Stupnikov (l’enquête est terminée, mais l’affaire n’a pas encore été soumise au tribunal). Presque toutes les perquisitions à Soukhobuzimski étaient accompagnées de questions sur Stupnikov.
Bien que le résident local soupçonné d’avoir attaqué la voiture de Kirill Mikhaïline ait été retrouvé et interrogé le même jour, l’épisode soulève d’importantes questions. Qu’est-ce qui a causé une haine aussi intense ? Comment l’intrusion des forces de sécurité dans les maisons des croyants a-t-elle affecté leurs relations avec leurs voisins du village, où tout le monde se connaît ? Cela pourrait-il discréditer les civils aux yeux des autres villageois ?
Selon les croyants, les forces de l’ordre, qui les accusent d’inciter à la haine religieuse, incitent elles-mêmes par leurs propres actions à la haine des dissidents. Un exemple frappant en est la recrudescence de la violence sectaire qui s’est produite peu de temps après la tristement célèbre décision de la Cour suprême en avril 2017.