Discrimination

Des croyants contraints de quitter leur entreprise à la suite de la décision de la Cour suprême contre les Témoins de Jéhovah

Territoire de Perm,   Région de Smolensk,   Tatarstan,   Crimée

La décision de la Cour suprême de dissoudre les organisations des Témoins de Jéhovah, qui n’est même pas encore entrée en vigueur, a provoqué une avalanche de violations des droits des croyants. En même temps, on pense que le tribunal n’a pas tenu compte de la doctrine des Témoins de Jéhovah, ni résolu la question des droits des individus. Néanmoins, dans tout le pays, on signale que la gestion des institutions, en particulier budgétaires, entraîne le licenciement d’employés professant la religion des Témoins de Jéhovah.

Le 3 avril 2017, dans le village d’Ilyinsky (territoire de Perm), une croyante, employée de l’administration du district, a été invitée à une conversation avec son supérieur hiérarchique, au cours de laquelle elle a été informée qu’en tant qu’employée municipale, elle n’avait pas le droit de professer la religion des Témoins de Jéhovah. Bien qu’il n’y ait pas eu de plaintes contre la femme concernant l’exercice de ses fonctions officielles, elle a été menacée de licenciement avec l’incapacité de travailler dans le secteur public à l’avenir.

Le 1er mai 2017, à Smolensk, une femme qui travaille dans une entreprise de nettoyage au service du Service fédéral d’enregistrement de l’État a reçu un appel d’un responsable lui disant qu’un autre employé prendrait sa place, et elle a été licenciée. Lorsqu’on lui a demandé la raison, le directeur a répondu qu’il s’agissait d’un ordre de la direction : au travail, ils savaient qu’elle professait la religion des Témoins de Jéhovah. En conséquence, une femme élevant seule un enfant s’est retrouvée sans emploi.

Le 4 mai 2017, à Yelabuga (Tatarstan), un croyant qui travaille pour une grande entreprise d’énergie a été convoqué à la police. La femme a été stupéfaite d’apprendre qu’elle avait fait l’objet d’une dénonciation dans laquelle, en référence à sa religion, on lui attribuait sans fondement l’intention d’utiliser sa position officielle pour « commettre des attentats terroristes ». En conséquence, les agents de sécurité de l’entreprise ont exigé que la croyante renonce à ses croyances religieuses ou démissionne.

Le 10 mai 2017, dans la ville de Bakhchisarai (Crimée), une femme, employée de Rospotrebnadzor, a été convoquée au bureau du procureur en raison de sa religion. La femme a refusé de donner les noms de ses coreligionnaires, ce qui lui a valu d’être menacée de destitution.

Le 16 mai 2017, on a appris que, dans la région de Smolensk, une grande entreprise de formation de villes, sous la direction du FSB, avait l’intention de licencier tous les Témoins de Jéhovah qui y travaillaient. Les croyants sont invités à partir « de leur plein gré », sinon ils sont menacés de licenciement en vertu de l’article. Lors d’une conversation avec l’un des croyants, la direction de l’usine a rapporté que deux officiers du FSB sont venus les voir, qui ont dit à leurs supérieurs que les « extrémistes » ne pouvaient pas travailler à l’usine, malgré le fait que ces employés étaient très précieux. Le croyant refusait d’être renvoyé de son plein gré.

La décision de la Cour suprême a également déclenché une vague de vandalisme contre les citoyens qui pratiquent la religion des Témoins de Jéhovah. Les incidents se sont produits dans les régions de Saint-Pétersbourg, Voronej, Kaliningrad, Moscou, Penza, Rostov, Sverdlovsk, Toula, Krasnoïarsk, Komi et Oudmourtie.

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