Cas de Ponomarenko à Rostov-sur-le-Don
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Le tribunal ordonne une perquisition au domicile de Lioudmila Ponomarenko, âgée de 70 ans.
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Tôt le matin, dans l’appartement de Lioudmila Ponomarenko, sur la base d’une décision de justice, une perquisition est effectuée sous la direction du major de police A. Y. Nikolaenko. Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont saisi un téléphone portable, une tablette, des Bibles dans diverses traductions, ainsi qu’un dictionnaire biblique, un livre de référence biblique et une monographie d’études religieuses.
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Le premier département d’enquête (basé à Rostov-sur-le-Don) de la Direction principale d’enquête du Comité d’enquête de la Fédération de Russie engage des poursuites pénales pour foi en vertu de la partie 2 de l’article 282.2 contre Olga Ganush (née en 1961), Lioudmila Ponomarenko (née en 1950) et Galina Parkova (née en 1970). Selon l’enquête, ils ont participé à des réunions religieuses, y compris des services religieux ; fourni des locaux d’habitation pour les réunions ; fait des dons ; s’est engagé dans l’agitation parmi des personnes qui ne sont pas des adeptes des enseignements religieux des Témoins de Jéhovah.
La raison de l’ouverture d’une procédure pénale contre Lioudmila Ponomarenko est le rapport du chef du CPE de la Direction principale du ministère russe de l’Intérieur, Arthur Metzger. Selon Mikhaïl Antipov, un enquêteur principal pour des affaires particulièrement importantes, le croyant « avait l’intention de participer aux activités d’une organisation extrémiste [...] attirer l’attention de la population de Rostov-sur-le-Don sur le contenu de la littérature religieuse.
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Lioudmila Ponomarenko est interrogée, à laquelle elle assiste avec son avocat. Les droits et obligations lui sont expliqués.
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Les affaires d’Olga Ganush, de Lioudmila Ponomarenko et de Galina Parkova sont regroupées en une seule procédure. Ils choisissent une mesure de retenue sous la forme d’un engagement écrit de ne pas partir. Toutes les femmes sont formellement inculpées en vertu de la partie 2 de l’article 282.2 du Code pénal.
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L’enquêteur Kalnitsky se penche sur le cas de Lioudmila Ponomarenko dans le cadre d’une procédure distincte. Dans la décision pertinente, il pointe du doigt la « culpabilité » de la croyante : elle communiquait avec d’autres croyants, « participait à la lecture des prières, en discutait, chantait », ce qui serait de la propagande de la supériorité de la religion au détriment de l’humiliation des autres religions.
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Interrogatoire du témoin à charge. Le témoin explique que tout le temps qu’elle a assisté aux offices, elle n’a rien entendu au sujet de l’entité juridique ou de ses activités. Lors des réunions religieuses, les croyants discutaient de la Bible, et non des activités d’une personne morale. La présence était volontaire et n’était contrôlée par personne. Lorsque le procureur lui a demandé si quelqu’un avait établi des interdictions pour les croyants, elle a répondu que chaque Témoin de Jéhovah détermine lui-même comment prendre soin de lui-même en termes de santé et quelles décisions prendre dans d’autres domaines de la vie.
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Lors de la prochaine audience, une pétition visant à joindre une résolution à la réunion du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe est examinée, et le témoin Andriy Okhrimchuk est également interrogé. Il déclare qu’il refuse le témoignage qu’il avait précédemment donné lors de l’interrogatoire, ce qui s’explique par l’état de choc et le fait que l’enquêteur a exercé des pressions sur lui. Le témoin prétend que son témoignage a été falsifié (par exemple, au sujet d’une « organisation » qu’il n’a même pas mentionnée). Il est intéressant de noter qu’une situation similaire a été décrite par l’épouse d’Okhrimchuk, agissant comme témoin dans une autre affaire criminelle contre des croyants.
Interrogé par le juge sur les pressions exercées, le témoin explique que l’enquêteur Antipov, ainsi que l’agent Chaikin, l’ont menacé et lui ont inculqué un sentiment de culpabilité.
La prochaine audience est prévue le 14 janvier 2021 à 14h00. Il est prévu d’interroger les témoins de l’accusation et d’examiner les preuves matérielles.
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Le tribunal interroge le détective Aleksandr Chaikin, un employé du Centre de lutte contre l’extrémisme, qui a participé à des ORM cachés de novembre 2017 à mai 2019. Au cours de l’observation des croyants, il a été établi que Lioudmila Ponomarenko assistait aux services divins, discutait de la Bible avec d’autres croyants, chantait des cantiques et priait. Un employé du Centre de lutte contre l’extrémisme ne peut citer aucun fait spécifique de l’activité illégale du croyant.
Chaikin explique au tribunal que, selon lui, les prières, le chant des psaumes et la lecture de la Bible sont des formes de participation à une organisation extrémiste.
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Le tribunal interroge le témoin E. A. Bakulina, qui dit que l’accusée est « une mère merveilleuse, une épouse attentionnée, on élève un mari malade, un camarade merveilleux ». Selon le témoin, Lioudmila Ponomarenko n’a jamais appelé qui que ce soit à des actions extrémistes, à la haine religieuse ou au refus de se faire soigner. « C’est difficile à imaginer », ajoute-t-elle.
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Le tribunal rejette la requête de Lioudmila Ponomarenko pour la publicité du procès.
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Le tribunal passe à l’étape des délibérations. Le procureur demande une peine de 2 ans de probation et 1 an de probation pour le croyant âgé.
Le dernier mot de l’accusée Lioudmila Ponomarenko à Rostov-sur-le-Don - #
Le juge du tribunal du district Leninsky de Rostov-sur-le-Don, Alexandre Ossipov, condamne Lioudmila Ponomarenko à être reconnue coupable de participation à des activités extrémistes et condamnée à 2 ans de prison avec sursis.